Nous sommes des militants socialistes venus du syndicalisme, du militantisme associatif, élus ou non. Nous avons comme beaucoup d’autres connu un peu la gauche au pouvoir, beaucoup la gauche dans l’opposition et maintenant, nous voulons être utiles à ce moment de l’Histoire où elle est enfin au pouvoir.
Nous avons observé ces derniers mois comment après la reconstruction et la conquête, les socialistes exercent le pouvoir.
Nous connaissons le prix de la victoire et le goût de la défaite. Nous mesurons l’ampleur des difficultés et nous refusons aussi bien de ne pointer que les retards ou les renoncements que de ne pointer que les succès car si on n’a pas saisi que la gauche au pouvoir en 2012 était le début d’une révolution, on n’a rien compris à la période que nous vivons.
Nous ne sommes plus dans le temps de l’expérimentation. Aussi bien à la tête des collectivités qu’elle dirige qu’au sommet de l’Etat, la gauche de gouvernement a démontré depuis longtemps sa capacité à conduire les affaires du pays. Le temps de la gestion n’est pas de saison. Après dix ans de politiques conservatrices, la transformation de la société est plus que jamais à l’ordre du jour.
Les courants qui ont structuré le PS jusqu’aux années 2000 sont désormais vidés de leur sens. Mais si les vieilles étiquettes sont ob- solètes, de nouvelles forces s’organisent. La victoire du printemps 2012 assigne une nouvelle tâche aux courants : il ne s’agit plus d’organiser une clientèle en vue de la prochaine élection présidentielle, mais de penser sur l’offre politique. En d’autres termes, on revient à la mission première des courants dans la gauche : l’interprétation et la contribution à l’élaboration du programme de la gauche.
Cette nouvelle époque se caractérise aussi par l’Etat du monde qui est une succession d’urgences : laquelle nous sommes à la fois des acteurs et des spectateurs, conscients que nous sommes d’où nous venons.
La réélection de Barack Obama, les révolu- tions arabes, le retour de la gauche au pouvoir en France, une crise sans précédent depuis 1929, l’affaissement des idéologies, la crise de la démocratie, la dictature du fric, les replis identitaires, les intégrismes religieux ou encore l’urgence écologique nourrissent la crise de la démocratie et de l’Etat providence…
Le but pour nous est simple. Après la reconstruction qui a abouti à la victoire, il faut passer à la consolidation pour créer les conditions pour mettre le temps de notre côté afin de mener les réformes jusqu’au bout.
Chaque mois, nous livrerons des analyses, des commentaires qui seront autant de sujets de réflexions pour celles et ceux qui veulent que la gauche dure pour réussir à transformer la société et parvenir à changer le monde.
Nous serons loyaux mais libres car quand on veut changer les choses, il faut dire la vérité.
Nous ne prétendons pas être «dérangeants», mais nous ne serons pas non plus arrangeants car il faut, modestement, que les choses soient dites…