Tout étudiant en science politique ou en droit constitutionnel a dans sa bibliothèque en bonne place des ouvrages de Guy Carcassonne. Il est brutalement décédé à un âge auquel il reste tant de choses à faire.
Pour un socialiste, ce n’était pas simplement un constitutionnaliste de renom, c’était aussi un compagnon de route. Homme de gauche, compagnon de route de Michel Rocard de longue date, ses analyses et ses commentaires étaient recherchés et il était un homme dont l’avis comptait.
Il meurt à un moment où le débat sur les institutions va se durcir. Pas simplement parce qu’on se surprend par exemple à découvrir la (re)politisation du Conseil constitutionnel avec l’arrivée d’un Nicolas Sarkozy qui, contrairement à se prédécesseurs, n’en a pas fini avec la vie politique.
La gauche est, depuis les origines, hostile à la Cinquième république compte tenu à la fois des conditions de son élaboration et du rôle qu’elle donne au Président par rapport au parlement, mais François Mitterrand et Lionel Jospin ont démontré qu’elle permettait quand même de conduire des politiques de gauche.
Le débat sur la Sixième république est probablement aussi vieux que la cinquième elle-même et de l’extrême droite à la gauche radicale, il y a peu de chances qu’un référendum sur une nouvelle constitution échoue. Mais tout le problème est celui du contenu.
Les textes que laisse ce grand constitutionnaliste et cet homme de gauche restent particulièrement précieux pour quiconque – et c’est le devoir de tout militant de gauche – réfléchit à la démocratie et à la manière de la maintenir aussi vivante que possible.
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