On aurait pu vivre tranquillement sans jamais savoir qui était cet obscur député du Var. Jusqu'à ce qu'il se fasse connaître de la petite société connectée avec un de ces tweets qui font de vous l'homme ou la femme du moment, cible commode de l’e-vindicte populaire ce qu’on appelle en bon français le « bashing ».
Ce député déclara donc que les casseurs qui ont mis à sac les beaux quartiers de Paris en marge de la fête du PSG étaient des « descendants d’esclaves ». Moins d’une semaine après la journée de commémoration de la traite, cette provocation assumée ne pouvait que choquer. Mais on est habitué à ces buzz qui font frétiller pendant quelques jours, nous faisons oublier les grandes questions politiques du moment.
Il y a un contexte qu’on a évoqué déjà ici, celui d’un climat de tension. La droite fait feu de tout bois contre le gouvernement, elle s’en prend à la justice, elle met en cause la police, elle manipule les esprits.
Vialatte, qui organise souvent des Tea party dans sa circonscription – un moment convivial, qu’on se rassure - ne sera pas inquiété par son parti qui a fort à faire avec une lepénisation qui le gangrène mais à laquelle il consent. Un peu comme le personnage du pape Rodrigo Borgia (Alexandre VI) dans la série Borgia qui se drogue au vitriol, cela finira par ronger la droite de l’intérieur et il arrivera un moment, si elle n’y prend pas garde, où les éléments sains seront de plus en plus isolés.
Vialatte est un raciste, un ignorant mais il représente cette droite brune pour laquelle l’accouplement avec le Front national ne pose pas de problème.
Il est élu du Var, un département où depuis longtemps, on ne voit pas beaucoup la différence entre droite extrême et extrême droite.
Le refus de l'UMP de le sanctionner se comprend. La liste commence à être longue, du "DSK hors terroir" de Jacob au "pain au chocolat" de Copé en passant par les moranades, les guéâneries, les "auvergnats" d'Hortefeux, les "youyou" de Grosdidier, l'homophobie de Vanneste, la nostalgie "Algérie française" et les lapsus de Longuet... Bientôt, il ne restera plus grand même.
Il est cependant trop facile de simplement constater avec un plaisir non dissimulé à quel point la droite peut être caricaturale, il faut en revanche prendre la mesure de cette libération de la parole raciste, de ces Dupont Lajoie qui se reproduisent comme des lapins et qui pullulent impunément le débat public. Ces temps-ci, les réacs sont d’attaque alors que le système se détraque.
La gauche dans ce match ne peut plus se contenter de jouer en défense…
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