C'est Copé qui le dit. Ce n'est même pas le titre d'un texte publié par un courant minoritaire, c'est l'aveu même d'un dirigeant d'un parti majeur en France. Cela en dit long sur l'état de la droite et le malaise qui pèse sur la démocratie française.
La droite a dirigé la France pendant dix ans. L’UMP a été façonnée, comme toujours à droite, dans le but de prendre le pouvoir pour le compte d’un homme.
L’incapacité génétique de la droite à assurer la régulation dans son propre camp par des modes de désignation sereins et incontestés a de quoi inquiéter.
Les Parisiens s’étaient habitués au folklore des années Chirac Tiberi où avec leurs amis du clan Dominati, ils faisaient voter les morts. On avait pensé que tout cela était révolu et voilà que pour une nouvelle désignation, a fortiori d’une NKM dont le premier challenger, Bournazel constitue avec elle l’image de la modernité de la droite, les vieux démons ressortent. La « droite la plus bête du monde », la « machine à perdre » !
S’il va de soit que la primaire n’est pas « la » panacée, il n’était pas compliqué d’inventer un processus infalsifiable puisque dans une primaire le processus compte autant que la désignation.
Ce qui devait être une formalité et en même temps un élément de la dynamique de campagne vient de se briser. Comment convaincre les Parisiens quand on n’a pas su convaincre son propre camp ?
L’aveu de Copé est d’autant plus grave que ces mots sont prononcés dans un moment où la droite a joint ses voix dans la rue à ceux qui pensent que la victoire d’Hollande n’est pas légitime et qui hurlent « dictature socialiste ! » dans les manifs contre le mariage pour tous.
NKM était en théorie ce qui pouvait arriver de mieux à la droite parisienne, en panne de leadership depuis 2001.Trop de cadres de l’ancien régime, comprenez les années Chirac Tiberi sont encore aux commandes. Ils tuent dans l’œuf toute tentative de rénovation. Ils épuisent leurs meilleurs cadres. Ils dégoûtent leurs militants.
La gauche aurait tort de croire que la division à droite lui facilite la vie. Anne Hidalgo a toujours eu raison de considérer que rien n'était acquis.
Après deux mandats, le bilan est bien celui des socialistes et de leurs alliés et ce qui sera proposé aux Parisiens devra répondre à des préoccupations simples : maintenir et augmenter l’attractivité de la capitale pour les créateurs ou les secteurs innovants avec la même énergie qu’il faut persévérer dans le développement de la ville en faveur des quartiers populaires, ces arrondissements qui ont donné la victoire aux maires socialistes en 2008 dès le premier tour.
Si le contraste est saisissant entre la pagaille à droite et la sérénité à gauche, il faut mettre à profit cette sérénité pour poursuivre l’élaboration d’un programme que seule la gauche peut proposer aux Parisiens, une ville pour tous, la ville de tous pour qu’être parisien soit le privilège de tous.
Commentaires