Quelques jours après le vote de listes socialistes, devisons sur ce concept devenu un incontournable de toute liste : "l'ouverture". L'ouverture désigne une candidate non socialiste sur une liste socialiste. L'idée est de montrer que le PS n'est pas "fermé" puisqu'il est ouvert sur "la société civile" au point d'accueillir sur ses listes, en position d'exercer un mandat d'élu assorti d'une délégation, des hommes ou des femmes qui ne sont pas nécessairement des militants, mais des compagnons de route.
Si on voit bien l'intérêt qu'il y a à exploiter la notoriété de personnalités au cours d'une campagne, le bilan des ouvertures au niveau d'une ville, n'a jamais été tiré. C'est tacitement qu'on considère qu'il faut faire l'ouverture quelque soit le bilan après une mandature, soustrayant du coup cette forme de sélection au débat démocratique.
En 1988, lorsque Michel Rocard forme son gouvernement, il innove en choisissant des ministres dit "d'ouverture". Des personnalités du centre droit comme Lionel Stoleru, mais aussi Olivier Stirn et Jean-Pierre Soisson...
L'ouverture n'a pas laissé un bon souvenir chez les socialistes. Pas tant par sectarisme que par mémoire du parcours des personnalités qui bénéficient de l'ouverture. Ces personnes passent pour des traitres et des girouettes... D'ailleurs dans le gouvernement Fillon, les ouvertures qui étaient en fait des prises de guerre à la gauche - Bockel, Amara, Jouyet et Besson, sont des personnes qui ont soit rompu avec leur famille d'origine soit assumé qu'il était possible de rester à gauche dans le plus à droite des gouvernements de la Cinquième république.
Dans les élections municipales, régionales ou européennes, l'ouverture n'est pas à droite nécessairement, mais sur une société dite "civile" c'est-à-dire hors formations politiques. Il y aurait matière à interroger ce concept de "société civile". On a l'impression qu'il s'agit de la société de ceux qui ne sont pas organisés dans le champ institutionnel et politique. C'est un concept globalisant qui uniformise des espaces divers. Les syndicats ne sont pas les associations qui ne sont pas les ONG qui ne sont pas les groupes de pression. La société civile n'est pas non plus l'espace "vertueux" des "vrais gens" qui sont sur le "terrain" car le reconnaître rien à dire que ceux qui sont dans le champ politique sont "hors sol" et peu représentatifs ou légitimes. Cela revient pour des dirigeants politiques à intérioriser la critique qui leur est faite, abusivement ou lucidement et à assumer le fait qu'ils ne font rien pour y remédier "de l'intérieur" par un meilleur travail du parti sur sa capacité à demeurer attractif ou à se renouveler. Cela revient à dépolitiser l'enjeu car sans parler de "spécialisation", cela ne va pas de soi qu'une personnalité d'ouverture sache naviguer dans les méandres des politiques publiques où la prise de décision obéit à des processus qui parfois découragent tant ils sont longs et complexes. Si on veut travailler au renouvellement des pratiques, il ne faut pas cibler seulement les partis, mais il faut aussi travailler à la manière dont on prend les décisions et la manière dont on les exécute.
Certains cèderont à la facilité de critiquer ceux qui critiquent l'ouverture en les accusant de fermeture, de sectarisme ou d'esprit étroit défenseur du parti, des privilèges d'une élite politique adepte de la consanguinité. L'accusation est toujours facile, mais le débat l'est moins surtout s'il s'agit de se garder des conclusions hâtives.
Si on voit bien l'intérêt qu'il y a à exploiter la notoriété de personnalités au cours d'une campagne, le bilan des ouvertures au niveau d'une ville, n'a jamais été tiré. C'est tacitement qu'on considère qu'il faut faire l'ouverture quelque soit le bilan après une mandature, soustrayant du coup cette forme de sélection au débat démocratique.
En 1988, lorsque Michel Rocard forme son gouvernement, il innove en choisissant des ministres dit "d'ouverture". Des personnalités du centre droit comme Lionel Stoleru, mais aussi Olivier Stirn et Jean-Pierre Soisson...
L'ouverture n'a pas laissé un bon souvenir chez les socialistes. Pas tant par sectarisme que par mémoire du parcours des personnalités qui bénéficient de l'ouverture. Ces personnes passent pour des traitres et des girouettes... D'ailleurs dans le gouvernement Fillon, les ouvertures qui étaient en fait des prises de guerre à la gauche - Bockel, Amara, Jouyet et Besson, sont des personnes qui ont soit rompu avec leur famille d'origine soit assumé qu'il était possible de rester à gauche dans le plus à droite des gouvernements de la Cinquième république.
Dans les élections municipales, régionales ou européennes, l'ouverture n'est pas à droite nécessairement, mais sur une société dite "civile" c'est-à-dire hors formations politiques. Il y aurait matière à interroger ce concept de "société civile". On a l'impression qu'il s'agit de la société de ceux qui ne sont pas organisés dans le champ institutionnel et politique. C'est un concept globalisant qui uniformise des espaces divers. Les syndicats ne sont pas les associations qui ne sont pas les ONG qui ne sont pas les groupes de pression. La société civile n'est pas non plus l'espace "vertueux" des "vrais gens" qui sont sur le "terrain" car le reconnaître rien à dire que ceux qui sont dans le champ politique sont "hors sol" et peu représentatifs ou légitimes. Cela revient pour des dirigeants politiques à intérioriser la critique qui leur est faite, abusivement ou lucidement et à assumer le fait qu'ils ne font rien pour y remédier "de l'intérieur" par un meilleur travail du parti sur sa capacité à demeurer attractif ou à se renouveler. Cela revient à dépolitiser l'enjeu car sans parler de "spécialisation", cela ne va pas de soi qu'une personnalité d'ouverture sache naviguer dans les méandres des politiques publiques où la prise de décision obéit à des processus qui parfois découragent tant ils sont longs et complexes. Si on veut travailler au renouvellement des pratiques, il ne faut pas cibler seulement les partis, mais il faut aussi travailler à la manière dont on prend les décisions et la manière dont on les exécute.
Certains cèderont à la facilité de critiquer ceux qui critiquent l'ouverture en les accusant de fermeture, de sectarisme ou d'esprit étroit défenseur du parti, des privilèges d'une élite politique adepte de la consanguinité. L'accusation est toujours facile, mais le débat l'est moins surtout s'il s'agit de se garder des conclusions hâtives.